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Fiches de résultats10 février 2023

À Madagascar, la réhabilitation des routes change le quotidien des populations rurales

The World Bank

Environ 400 000 personnes bénéficient du projet, dont 200 000 femmes. Dans le cadre de la première phase, un tronçon de 40 kilomètres de la route nationale 44 a déjà été achevé, ce qui a réduit le temps de trajet entre Marovoay et Vohidiala de huit à trois heures. Les habitants peuvent ainsi accéder plus rapidement aux marchés, aux écoles et aux hôpitaux. Le projet a également permis d'améliorer la productivité agricole et les revenus des agriculteurs.

Témoignage d'un bénéficiaire :

The World Bank
Gaetan Ratovoson


« Avant, c'était compliqué pour nous, les agriculteurs. À cause des routes en mauvais état, on ne pouvait pas transporter nos produits jusqu'à Ambatondrazaka et cela nous faisait perdre beaucoup d'argent. Le prix du riz était très bas, 400 ou 600 ariary le kilo… Au mieux, c'était 700 ariary le kilo. Les véhicules souffraient énormément de l'état des routes, beaucoup tombaient en panne, et une voiture ou un bus neuf était complètement hors d'usage quatre ans plus tard. Les gens étaient vraiment désemparés, car en cas d'urgence, s'il fallait évacuer une personne à l'hôpital par exemple, elle pouvait mourir en route et presque toutes les voitures tombaient en panne en chemin. Il fallait trois jours pour aller à Antananarivo. Avec la réfection de la route, il est bien plus facile d'apporter nos produits à Ambatondrazaka et depuis, nous obtenons de meilleurs prix. À présent, nous vendons le kilo de riz 1 400 ou 1 500 ariary, soit deux ou même trois fois plus que le prix d'avant. Tout le monde en profite. Ici, beaucoup d'agriculteurs empruntent de l'argent aux institutions de microfinance, et avant, quand la route était encore très mauvaise, ils avaient du mal à rembourser leurs prêts. Mais maintenant que la route est refaite et que le prix des produits agricoles a augmenté, ils peuvent rembourser leurs mensualités. »

The World Bank

« Grâce à la réhabilitation de cette route, toutes les opportunités s'ouvrent pour cette région. La production de riz, les récoltes vont augmenter et il en sera de même des revenus de la région dans son ensemble. »

Défi

Le réseau routier de Madagascar est l'un des moins développés au monde. La densité routière n'est que de 5,4 km pour 100 km2, et la plupart des routes nationales et locales sont en terre et en mauvais état. L’indice d’accessibilité rurale (mesuré par le pourcentage de la population rurale qui vit à moins de 2 km d’une route praticable en toute saison) est de 11,4 % — l’un des taux les plus faibles à l'échelle mondiale — ce qui signifie que 17 millions d’habitants ne sont pas connectés au réseau routier. Plusieurs études ont démontré les liens étroits entre l'amélioration de la connectivité des routes et des transports, la croissance économique et la réduction de la pauvreté. La RN44 est le principal axe qui mène à la région d'Alaotra, considérée comme le grenier à riz de Madagascar compte tenu de son fort potentiel agricole. Cependant, sa productivité a été largement pénalisée par le mauvais état de cette nationale et des routes locales secondaires. En outre, le pays et en particulier ses infrastructures telles que la RN44 sont très vulnérables aux cyclones.Approach

Démarche

Le projet a été conçu pour procurer une liaison physique et numérique essentielle aux communautés rurales, par la remise en état de la route principale et des voies secondaires qui relient les villages voisins. Le but était de fournir un accès « au dernier kilomètre » et de réduire les coûts de transport élevés, tout en mettant en place des kiosques d'information numérique le long de la route afin de permettre aux agriculteurs de connaître en temps réel les prix et les demandes du marché. La combinaison de la connectivité physique et numérique permet aux communautés rurales de vendre leurs produits de manière plus rapide, plus efficace et à meilleur prix, ce qui favorise l'amélioration des moyens de subsistance et la productivité économique de la région.

Résultats

Au cours de ses deux premières années de mise en œuvre (2020-2022), le projet a accru la résilience des infrastructures et des communautés, ainsi que les moyens de subsistance de la population, contribuant à réduire la fragilité, les migrations et le sentiment de marginalisation. Le projet a également renforcé la sûreté et la sécurité dans la région, car les véhicules de transport et les voyageurs, qui circulaient auparavant à très faible vitesse en raison du mauvais état de la route, étaient souvent la cible d'embuscades.

Concrètement, le projet a permis d'obtenir les résultats suivants :

  • La diminution considérable des temps de trajet, la hausse des revenus et un accès plus facile aux écoles et aux hôpitaux ont bénéficié à environ 400 000 personnes, dont la moitié sont des femmes.
  • Avec 40 km de la RN44 réhabilités, le temps de parcours entre Marovoay et Vohidiala a été réduit de plus de moitié, passant de huit à trois heures. Bien que les travaux sur les routes secondaires ne soient pas encore terminés, l'accès aux écoles et aux hôpitaux s'est nettement amélioré, comme l'indiquent les entretiens menés sur le terrain.
  • La réfection de la liaison routière a plus que doublé le revenu de certains agriculteurs, en particulier les riziculteurs. Ils ont ainsi déclaré pouvoir vendre leur riz et leurs produits à de bien meilleurs prix, parfois deux ou trois fois plus cher, de 500 ariary par kilo auparavant à environ 1 200 ariary par kilo. 

Contribution du Groupe de la Banque mondiale

Le projet a été financé par un crédit de 140 millions de dollars de l'IDA.

Partenaires

Le projet est mis en œuvre en collaboration avec le ministère des Travaux publics et l'Agence routière de Madagascar. La Banque mondiale et d'autres donateurs, notamment l'Union européenne, la Banque africaine de développement et la Banque européenne d'investissement, apportent un financement parallèle d'environ 40 millions de dollars pour achever la RN12A.

Perspectives

Cette opération représente le premier nouveau projet routier réalisé à Madagascar depuis un certain temps. Ses premiers résultats ont contribué à encourager le dialogue et les investissements dans le secteur des transports. La Banque mondiale se prépare actuellement à débloquer 100 millions de dollars dans le cadre de la composante d'intervention d'urgence conditionnelle (CERC) du projet de durabilité du secteur routier (RSSP), puis un financement supplémentaire pour reconstituer les ressources du projet. L'objectif est de répondre rapidement à la demande d'urgence du gouvernement pour financer la remise en état des infrastructures routières, des ponts et des réseaux électrique et ferroviaire, à la suite du passage de quatre cyclones qui ont récemment frappé Madagascar.

Parallèlement, en tant que conseiller et partenaire de confiance, la Banque mondiale a entamé un dialogue approfondi avec le gouvernement afin de mener des réformes sur les principaux modes de transport (chemins de fer, ports, transport urbain, aviation). Dans une optique à long terme et multimodale, et avec la participation éventuelle de la Société financière internationale (IFC) et du secteur privé, de nouveaux investissements sont envisageables dans les transports, en fonction des progrès réalisés dans les principales réformes sectorielles.