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Fiches de résultats11 juillet 2022

Promouvoir l’entrepreneuriat numérique et l’inclusion financière en Côte d’Ivoire

The World Bank

En 2021, la Banque mondiale a mené une étude pour dresser un état des lieux de la technologie financière (fintech) et des services financiers numériques en Côte d’Ivoire. Les conclusions de cette étude ont contribué à accélérer les travaux en cours aux niveaux national et régional en vue de mettre en place un environnement plus favorable et de faciliter l’accès au financement pour les fintech. Ladite étude a également suscité le dialogue entre ces dernières, le ministère des Finances et la Banque centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO). Elle a en outre présenté les entreprises de la fintech dirigées par des femmes comme des acteurs clés pour favoriser l’accès aux services financiers numériques en Côte d’Ivoire.

Défi

En Côte d’Ivoire, la plupart des particuliers et des petites entreprises sont victimes d’exclusion financière, ce qui peut entraver leur accès au financement. Les femmes sont particulièrement désavantagées à cet égard, bien que l’argent dématérialisé ait contribué à réduire l’écart entre les sexes en matière d’accès aux services financiers. Selon la base de données Global Findex qui suit l’inclusion financière et l’accès au financement, en 2017, seuls 41 % des citoyens ivoiriens avaient accès aux services financiers. L’étude a recensé 37 start-ups dans le secteur de la fintech dont la plupart souffrent du manque de financements, de compétences commerciales et numériques limitées, et d’un environnement opérationnel confus. Trois défis majeurs empêchent la Côte d’Ivoire de tirer pleinement parti des avantages d’une économie numérique à laquelle participent pleinement ses citoyens et ses entreprises : i) une faible inclusion numérique dans les zones rurales ; ii) des politiques et réglementations inadéquates ; et iii) des financements insuffisants pour le développement du secteur privé.

Démarche

L’étude a évalué les obstacles au développement des fintech en se basant sur la recherche documentaire, des questionnaires et des entretiens. Elle a proposé des moyens d’améliorer l’inclusion financière numérique pour les ménages pauvres et les micro-entrepreneurs, notamment les femmes. Elle était spécifiquement axée sur les politiques générales et le cadre juridique, l’infrastructure financière et les équipements de télécommunications, ainsi que l’environnement commercial pour les start-ups de la fintech. Ce travail analytique a débouché sur un atelier multipartite conformément aux recommandations de la Banque. L’atelier avait pour but de promouvoir un environnement plus favorable aux fintech et de stimuler l’inclusion financière. Organisé les 21 et 22 octobre 2021, il a permis d’établir une feuille de route pour 2022-2024 en vue d’améliorer le secteur de la fintech en Côte d’Ivoire. Il a également permis de proposer des actions à entreprendre dans quatre domaines clés : le cadre juridique et réglementaire, l’accès au financement, le renforcement des capacités et l’organisation de l’écosystème des fintech.

Résultats

L’étude a révélé le potentiel de création d’une nouvelle génération de prestataires de services financiers. Elle a également recensé les besoins de renforcement des capacités des entreprises de la fintech. Au fil du temps, les efforts en faveur d’un environnement plus porteur devraient favoriser une croissance tirée par le secteur privé et le développement du capital humain en Côte d’Ivoire. S’appuyant sur les conclusions de l’étude, l’Agence de promotion de l’inclusion financière (APIF CI) a entrepris des actions concrètes, comme tenir des ateliers pour les parties prenantes, contribuer à l’élaboration de futures réglementations et organiser des forums d’innovation pour aider les acteurs de la fintech à accéder aux marchés et aux financements, à concevoir des stratégies commerciales et à renforcer leurs compétences commerciales.

L’étude a révélé l’existence d’un large fossé entre les sexes dans le secteur de la fintech, observant que les femmes ne dirigent que 2 des 37 entreprises de fintech présentes en Côte d’Ivoire. Elle a aussi constaté que la plupart des entreprises opèrent en milieu urbain, laissant de côté les régions rurales du pays. Les résultats de l’étude ont donné lieu à plusieurs recommandations visant à réduire l’écart entre les sexes et entre les zones urbaines et rurales en matière d’accès aux services financiers numériques. Plus précisément, le plan d’action énonce les engagements suivants : i) accroître l’intérêt des femmes pour les produits financiers basés sur la technologie ; ii) intégrer des modules d’éducation financière dans les programmes d’alphabétisation destinés aux femmes ; iii) sensibiliser les populations rurales à l’utilisation des services et produits de la fintech ; et iv) soutenir la création d’incubateurs dans chaque district du pays.

Les résultats de ces actions devraient aider le pays à atteindre les objectifs d’inclusion financière énoncés dans le Projet d’amélioration de la gouvernance et de délivrance des services de base aux citoyens pour la Côte d’Ivoire, nouvellement approuvé.

Contribution du Groupe de la Banque mondiale

L’étude a été réalisée dans le cadre du Projet des chaînes de valeur compétitives pour l’emploi et la transformation économique en Côte d’Ivoire qui a été approuvé en juin 2021.

Partenaires

L’équipe de la Banque a collaboré avec l’Agence française de développement (AFD) pour mobiliser des fonds au profit de l’APIF CI. L’AFD a également joué un rôle clé en procédant à l’examen technique de l’étude.

Perspectives

À l’avenir, le gouvernement prévoit de mettre en œuvre la feuille de route 2022-2024 pour l’amélioration de la fintech en Côte d’Ivoire. À cet effet, il a pris en compte les principales recommandations de l’étude de la Banque mondiale, notamment la conception de produits axés sur le genre et des actions visant à améliorer la finance alternative et à promouvoir les fintech dirigées par des femmes. La feuille de route devrait également être utile aux travaux en cours relatifs à la révision de l’environnement des fintech au sein de l’Union économique et monétaire ouest-africaine. La BCEAO mène actuellement des actions en vue de la création d’un laboratoire d’innovation au niveau national, entre autres. De plus, la feuille de route comprend des mesures visant à renforcer les capacités des propriétaires de start-ups dans le secteur des fintech et à consolider les organisations d’appui à la fintech, telles que les incubateurs. L’équipe de la Banque a également transmis le rapport de l’étude aux autorités chargées de la réglementation à Madagascar et au Nigéria. Ces deux pays ont trouvé l’étude utile et ont sollicité le soutien de la Banque pour une étude similaire utilisant la même méthodologie. C’est ainsi que grâce au soutien conjoint de la Banque mondiale et de la Société financière internationale, la Banque centrale de Madagascar accueillera son premier atelier de fintech le 17 juin 2022.

Témoignages de bénéficiaires

« En tant qu’entrepreneure, je suis ravie d’avoir eu l’opportunité de faire partie du Comité de régulation mis en place par l’APIF CI dans le cadre de cette initiative soutenue par la Banque mondiale. L’APIF CI est la première institution publique à permettre aux entreprises de la fintech de Côte d’Ivoire de faire valoir leur point de vue. Cette initiative a rassemblé des acteurs clés de l’écosystème des services financiers, qui ont travaillé conjointement sur une feuille de route pour le développement des fintech afin d’accélérer l’innovation et l’accès aux services financiers  », a déclaré Nadine Ebelle Kotto, présidente-directrice générale (PDG) de MQash. (MQash est une fintech spécialisée dans la fourniture de solutions de marché innovantes dans le secteur des paiements).