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Fiches de résultats 01 décembre 2017

12 champs d'action pour le climat : Efficacité énergétique

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En Inde, une compagnie de services énergétiques fait baisser les prix des ampoules LED et dope le marché de la maîtrise de l’énergie.

Défis et opportunités

La maîtrise de l’énergie, dans l’industrie, les logements et le développement urbain, revêt une importance capitale pour la réalisation des objectifs énergétiques et climatiques nationaux. Pour les pays, c’est encore la solution la moins onéreuse pour tenir leurs engagements de lutte contre le réchauffement. On parle, pour cette raison, de « premier combustible » : l’efficacité énergétique est l’option à laquelle il faut recourir avant toutes les autres.   

Non seulement l’efficacité énergétique contribue à la réduction des émissions, mais elle a également des effets bénéfiques sur le développement : elle accroît la sécurité énergétique, allège la pression sur le budget des ménages et de l’État, renforce la fiabilité du système électrique, favorise la compétitivité et améliore le fonctionnement de secteurs cruciaux tels que l’éducation et la santé.  

Cependant, malgré cet immense potentiel, l’efficacité énergétique n’est toujours pas suffisamment mise à profit, à cause d’entraves de nature politique, technique et financière. Mais des pays, et des organisations de développement comme le Groupe de la Banque mondiale, ont compris qu’il fallait agir sur le long terme pour réussir le déploiement à grande échelle de programmes de maîtrise de l’énergie. Le financement doit être adapté aux marchés locaux (a) et s’accompagner d’un solide ensemble de mesures, de réglementations et, dans certains cas, d’incitations.  

Différents pays conçoivent actuellement la prochaine génération de programmes destinés à exploiter ces possibilités gigantesques (a), par exemple en groupant les achats d’appareils et d’équipements non énergivores, en constituant des fonds renouvelables et en améliorant les normes nationales.

Au sein du Groupe de la Banque mondiale, la Société financière internationale (IFC) encourage la croissance durable et le développement du secteur privé par des investissements dans des projets axés sur l’efficacité de l’infrastructure industrielle et commerciale essentielle. L’IFC a su mutualiser des opérations de moindre ampleur grâce à des lignes de crédit couplées à des prestations de conseil et à un financement mixte. Son programme consultatif pour le financement climatique en Chine (CHUEE) (a), notamment, a apporté plus de 625 millions de dollars au titre de mécanismes de partage des risques, ce qui a permis de financer 222 projets liés à la maîtrise de l’énergie et aux énergies renouvelables, avec, à la clé, plus de 20 millions de tonnes d’émissions de dioxyde de carbone (CO2) évitées.

 

Transformation par l’action 

En Inde, l’efficacité énergétique est incontournable pour remédier aux nombreux problèmes du secteur électrique, freiner l’augmentation de la demande et atteindre les objectifs climatiques nationaux. Le gisement d’économies d’énergie est considérable dans ce pays : entre 15 et 30 % environ, tous secteurs confondus, pour un montant estimé qui dépasse 11 milliards de dollars, principalement dans l’industrie et l’habitat. Mais ce potentiel reste largement inexploité, notamment faute de financements suffisants pour ce type d’investissements.  

La Banque mondiale entretient une relation de collaboration de plus en plus étroite avec la société Energy Efficiency Services Limited (EESL), qui agrège et finance les programmes de maîtrise de l’énergie dans les secteurs résidentiel et public en Inde. Cette société créée en 2009 recourt à des contrats d’achat en gros pour des appareils et équipements sobres en énergie, apporte des fonds, mène des actions de promotion et pratique un marketing offensif. En combinant différentes sources de financement, notamment du capital social, ainsi que des prêts de partenaires du développement et d’entités commerciales, EESL procure un financement initial pour des investissements, et peut se rembourser sur les économies d’énergie réalisées par les consommateurs.  

Son modèle d’activité performant, qui répond aux besoins des petits utilisateurs, permet à EESL de développer les marchés des produits à haut rendement énergétique en les rendant moins coûteux, et donc financièrement plus accessibles. EESL a déjà mis à disposition plus de 275 millions d’ampoules LED, 4,2 millions de tubes LED et 4 millions d’éclairages urbains à LED. En conséquence, le prix au détail des ampoules LED équivaut désormais à celui des ampoules fluorescentes compactes, et va encore diminuer. À l’horizon 2020, les LED devraient représenter 60 % du marché de l’éclairage en Inde.   

La Banque mondiale et EESL finalisent les préparatifs d’un financement de 300 millions de dollars qui aidera l’Inde à atteindre ses objectifs de maîtrise de l’énergie et de lutte contre le changement climatique. À partir de fonds existants, un mécanisme de garantie mobilisera le marché en vue de maximiser les financements au service du développement. Cette opération complètera le programme du Groupe de la Banque mondiale déjà en cours dans le secteur de l’efficacité énergétique en Inde. Ce portefeuille d’activités, qui porte à la fois sur l’offre et la demande d’énergie et qui combine des prêts et une assistance technique, comprend notamment un projet d’appui à la création d’un mécanisme de partage partiel des risques pour encourager l’efficacité énergétique (PRSF), avec 18 millions de dollars émanant du Fonds pour l’environnement mondial (FEM) et 25 millions de dollars du Fonds pour les technologies propres (CTF).

 

Résultats attendus

À l’avenir, la coopération entre EESL et le Groupe de la Banque mondiale sera centrée sur les appareils du secteur résidentiel. Elle contribuera à créer des marchés durables pour les LED et les ventilateurs de plafond à faible consommation, à faciliter des investissements évolutifs et bien structurés dans l’éclairage public, et à élaborer des modèles économiques pérennes pour des segments nouveaux, tels que la climatisation et le matériel agricole ultraperformants sur le plan énergétique. En outre, cette coopération cherchera à améliorer l’accès au financement commercial, y compris via les marchés financiers et autres solutions financières structurées. Le modèle EESL est réplicable, et adaptable à la situation de chaque pays, sur l’ensemble du globe. 

Chiffres clés

  • L’efficacité énergétique constitue l’option la moins onéreuse pour atteindre les cibles de réduction des gaz à effet de serre conformément à l’accord de Paris.  
  • L’Inde dispose d’un potentiel énorme pour maîtriser l’énergie, estimé à plus de 11 milliards de dollars.
  • EESL a distribué plus de 275 millions d’ampoules LED qui permettent des économies d’énergie en évitant l’émission de 29 millions de tonnes d’équivalent CO2 par an.
  • Dans l’industrie et le commerce, l’efficacité énergétique représente un marché mondial de 360 milliards de dollars, avec, en perspective, une nette réduction des gaz à effet de serre.