Défi
En 2022, la Turquie héberge la plus grande population de réfugiés au monde, pour un total avoisinant les quatre millions de réfugiés, dont plus de 3,7 millions de Syriens sous protection temporaire. L’afflux de réfugiés syriens a mis sous tension les services sociaux et entraîné une concurrence accrue pour l'accès à l’emploi, au logement et à la protection sociale. Néanmoins, le pays a facilité la mise à disposition de services publics essentiels (éducation, santé et infrastructures), offrant aux populations syriennes déplacées un accès aux services et à l’emploi formel. Cependant, des provinces comme Gaziantep, ville pilote du projet qui accueille un large contingent de Syriens sous protection temporaire, peinent à absorber ces arrivées massives en raison d’une capacité limitée, et doivent être accompagnées pour ouvrir leurs services sociaux et le secteur de l’emploi à plus de bénéficiaires.
Démarche
La Banque mondiale a prêté son concours aux autorités turques pour les aider à relever les défis humanitaires et de développement liés à la crise des réfugiés syriens. Cet appui s'est attaché en priorité à encourager l’autonomie économique, élargir l’accès aux services de base et expérimenter un mécanisme d’intervention qui vienne en aide à la fois aux réfugiés et aux communautés d’accueil. Mené dans la province de Gaziantep, le projet avait pour objectif de soutenir la croissance des petites et moyennes entreprises (PME) et d’accroître les possibilités d’emploi et d’entrepreneuriat parmi les Syriens sous protection temporaire et les ressortissants nationaux. Il se composait de deux volets d'aide qui ont donné lieu à des appels à propositions et étaient tous deux placés sous l’égide de l’Organisation turque chargée du développement des PME (KOSGEB), une agence publique qui œuvre pour une participation accrue des PME et des entrepreneurs dans le développement économique et social. Dans le cadre du premier dispositif, la KOSGEB a fourni un appui technique et financier destiné à faciliter la création d'entreprise chez les réfugiés syriens. Il s'agissait d’apporter des services accompagnement (incubateurs), en mettant l’accent sur l’accès au marché, l’analyse client et la compétitivité. Au titre du deuxième volet, la KOSGEB a fourni un apport technologique (matériel et logiciel) et une expertise à des entreprises déjà implantées et dirigées par des ressortissants nationaux ou des réfugiés syriens. Cette approche visait à créer de nouveaux emplois tant parmi la population de réfugiés que la population locale.
Le projet a accompagné des entreprises de secteurs variés, de la fabrication de chaussures à celle d’équipements médicaux en passant par la préparation de baklavas et la programmation informatique... Tirant parti d’autres programmes de soutien de la KOSGEB déjà en place, il a instauré des interventions adaptées pour promouvoir la participation des réfugiés syriens : traduction en arabe et en anglais de modules de formation de la KOSGEB pour les non-turcophones, identification des besoins précis des groupes cibles vulnérables et modélisation pour le ciblage et la sélection des bénéficiaires.