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Fiches de résultats17 mai 2022

Créer des marchés pour les petits exploitants agricoles au Mali

The World Bank

Lancé en 2016, le Projet d’appui à la compétitivité agro-industrielle au Mali (PACAM) a généré les retombées suivantes : i) augmentation de 30,6 % des exportations de mangues vers les marchés internationaux (soit 37 420 tonnes en 2022) ; ii) connexion des zones de production aux marchés, grâce à la réhabilitation de 300 kilomètres de routes rurales desservant directement 70 villages en les reliant à des marchés plus vastes ; et iii) octroi de subventions de contrepartie pour financer la construction d’infrastructures de production de viande bovine telles que des étables et des points d’eau, l’achat de bétail et d’aliments pour animaux ainsi que l’accès aux services vétérinaires.

Défi

Le secteur agricole est très fragmenté au Mali où l’agriculture de subsistance est le modèle dominant. La plupart des exploitations agricoles sont de petite taille. Et la majeure partie du réseau routier rural dans le bassin de production agricole est impraticable pendant la saison des pluies, ce qui empêche les producteurs d’accéder aux marchés urbain et extérieur.

Les petits exploitants indépendants sont largement coupés des marchés en raison d’un faible niveau d’organisation et de capacités. Qui plus est, ils ne sont généralement pas intégrés dans des chaînes de valeur prêtes à l’exportation.

Les investissements dans le secteur agricole sont très faibles. Le crédit agricole ne représente que 5,49 % de l’ensemble du crédit accordé au secteur privé, et est majoritairement alloué à la filière coton.

Démarche

Le projet était principalement axé sur la mangue et la viande de bœuf de qualité. Il encourage l’agriculture commerciale en aidant les agriculteurs à adopter des pratiques et des technologies modernes. Il a également contribué à élargir les débouchés pour les producteurs de viande bovine en facilitant les alliances avec les acheteurs et les industries connexes.

Résultats

Le projet s’inscrit en droite ligne des priorités du Cadre de partenariat avec le Mali pour les exercices 2016 à 2019 (prolongé jusqu’à l’exercice 2021), notamment la création d’opportunités économiques et le déblocage des investissements du secteur privé. Le renforcement des liens entre les différents acteurs de la chaîne de valeur a permis d’obtenir de meilleurs prix et a encouragé les agriculteurs à accroître leur productivité. En outre, la réhabilitation des routes rurales dans les zones de production a eu des effets bénéfiques pour la communauté dans son ensemble, tels qu’un meilleur accès aux services de base, notamment l’éducation et la santé.

Au 31 décembre 2021, le projet a contribué à augmenter les exportations de mangues en aidant les agriculteurs à améliorer leur productivité et la qualité des mangues ainsi qu'à étendre leur accès aux marchés. Il a également soutenu le développement et le renforcement de la chaîne de valeur de la viande bovine de qualité. Les principaux résultats obtenus par le projet sont les suivants :

  • Le projet a soutenu la transformation de 18 635 tonnes de mangues contre un objectif initial de 16 000 tonnes, partant d’une base de référence de 6 000 tonnes. En raison des perturbations des échanges commerciaux, les exportations de mangues devraient atteindre 37 420 tonnes à la clôture du projet (décembre 2022) par rapport à l’objectif final qui était de 49 000 tonnes. Le PACAM a soutenu deux campagnes phytosanitaires* contre les drosophiles sur 34 800 hectares de terres, ce qui a contribué à améliorer la qualité et la quantité des mangues produites.

  • Le projet a permis d'atténuer les risques pour l’investissement privé. Actuellement, de grandes entreprises de transformation de mangues comme le Centre d’étude et de développement industriel et agricole du Mali (CEDIAM), principal transformateur de mangues au Mali, s’approvisionnent auprès des producteurs appuyés par le projet.

  • Plus de 300 km de routes rurales desservant directement 70 villages dans les environs de Sikasso et Yanfolila et reliant les zones de production de mangues aux marchés voisins ont été remises en état.

  • Six centres de collecte d’une capacité de 75 tonnes chacun ont été construits ou rénovés. Conçus pour les mangues, ils peuvent également être utilisés pour d’autres produits agricoles en dehors de la saison des mangues.

  • En ce qui concerne la chaîne de valeur de la viande bovine, le projet a contribué à forger 48 alliances porteuses entre les producteurs locaux de viande bovine, le PACAM, la Banque nationale de développement agricole (BNDA) et Laham Industries (le premier abattoir moderne du Mali). Il a également aidé à la construction d’infrastructures clés telles que des étables et des puits d’eau. De plus, il a été complété par la fourniture de services vétérinaires dans le cadre du Projet d’appui au développement du secteur de l’élevage au Mali (PADEL-M) financé par la Banque mondiale.

  • Ce projet est un bon exemple de collaboration entre la Banque mondiale et la Société financière internationale (IFC). IFC a investi dans le CEDIAM et lui a fourni, ainsi qu’à Laham Industries, une assistance technique pour obtenir des certifications internationales à l’exportation.

Contribution du Groupe de la Banque mondiale

Le projet est financé par un crédit de 30 millions de dollars de l’Association internationale de développement. Il a également bénéficié d’un investissement d’IFC de 1,5 million d’euros en faveur de la société CEDIAM, ainsi que d’une assistance technique pour l’obtention des certifications internationales nécessaires à l’exportation (HACCP et ISO 2000). En conséquence, CEDIAM et Laham Industries ont tous deux acquis ces certifications.

Partenaires

  • Le projet est mis en œuvre par le ministère malien de l’Agriculture et du Développement rural. La BNDA a alloué aux producteurs de viande bovine des lignes de crédit pour l’achat de bétail.

  • Laham Industries a conclu des accords avec des producteurs individuels de viande bovine pour acheter des bovins.

  • L’Agence de promotion des investissements a aidé les engraisseurs de bovins à élaborer des plans d’affaires qui leur ont permis d’obtenir des lignes de crédit de la BNDA. Elle a également assuré la promotion des mangues cultivées au Mali auprès d’investisseurs et d’acheteurs internationaux.

  • D’autres agences locales ont contribué à la réussite du projet, notamment la Direction nationale des routes (supervision et orientation des travaux routiers), la Direction régionale de l’assainissement et du contrôle des pollutions et des nuisances (formation des producteurs à l’utilisation des pesticides et à la collecte des emballages nocifs), la Direction nationale de l’industrie (collecte de statistiques), la Direction nationale des services vétérinaires (formation des producteurs de viande bovine au suivi vétérinaire des animaux qui seront achetés par Laham Industries).

Perspectives

Pour garantir sa durabilité, le PACAM a associé les autorités locales à sa gestion et à sa gouvernance dès les premières étapes. De plus, l’entretien des routes est inclus dans les plans de travail officiels des autorités maliennes et un budget a été alloué à cet effet. Le projet continue également à soutenir l’interprofession de la filière mangue en vue de l’élaboration d’une stratégie de continuité à plus long terme. Une nouvelle opération de la Banque mondiale est prévue pour élargir les résultats de ce projet.

Témoignages de bénéficiaires

The World Bank
 « Le PACAM m’a été très bénéfique. Il m’a aidée à obtenir une certification en transformation de mangues, ce qui a considérablement amélioré la qualité de mes produits et raccourci les délais de production. Il a également facilité l’accès à de nouveaux clients et à de nouveaux marchés. Toute cette exposition m’a permis de développer mon activité », a déclaré Mme Camara Tako Sylla, transformatrice de mangues. 

* Entre autres activités menées pendant ces campagnes, on peut citer le traitement de vergers de manguiers avec des pesticides biologiques contre la drosophile qui menace les récoltes et les exportations de mangues. En effet, suite à la détection de drosophiles dans plusieurs conteneurs destinés à l’Europe, les mangues maliennes ont été menacées d’interdiction d’exportation vers ce marché.